FAKEMED : LEUR PLACE AU SEIN DU CORPS MÉDICAL

Flavio FERREIRA, Chris MOREAU, Vladimir MICHON, Lida SAFAZADA, David MOTA CASEIRO

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source: https://financialtribune.com/articles/people/53982/general-medicine-curriculum-under-revision

Introduction :

En France, les médecines alternatives sont en pleine croissance alors que la méfiance pour la médecine conventionnelle est grandissante. Pourquoi cette méfiance s’accentue, comme par exemple la réticence face aux vaccins ou aux traitements médicamenteux et surtout pourquoi les médecines alternatives gagnent en popularité. Il est clair que les 2 pratiques ne sont pas complètement opposées et que la médecine conventionnelle reste la plus utilisée mais est-ce que les médecines alternatives ne nuisent-elles pas à la médecine conventionnelle et peuvent avoir leur place au sein du corps médical comme on le voit en France avec par exemple les médecins homéopathes. Le but ici n’est pas d’apporter des réponses à ces questions mais d’exposer la situation en France autour d’une controverse récente. Le 18 mars 2018, 124 médecins de multiples spécialisations publient une tribune sur internet et dans Le Figaro dénonçant la pratique des médecines alternatives au sein du corps médical. Les réactions à cette tribune sont nombreuses. Nous exposerons les arguments de différents acteurs sur la question de la place des médecines non conventionnelles au sein du milieu médical.

 

Notions essentielles :

1-Qu’est-ce que les médecines alternatives ? :

Pour comprendre ce dont on parle, il est impératif de savoir ce que l’on entend par médecines alternatives. Les médecines alternatives, complémentaires, douces ou encore non conventionnelles sont les nombreux noms d’un même genre de pratiques. Les médecines alternatives peuvent être définies comme des pratiques qui ne sont pas enseignées dans les facultés de médecines mais ce n’est pas la seule des définitions. En France, certaines formations pour ces médecines sont présentes dans certaines de ces facultés. Par exemple, il y a un diplôme universitaire sur l’homéopathie à l’intention des professionnels de santé délivré à l’université Paris 13 (1). C’est pourquoi la définition des services publiques Français, site officiel de l’administration française, est plus appropriée et précise : “ne s’appuient pas sur des études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité ou encore leur non dangerosité. Et si certaines de ces pratiques ont effectivement une efficacité sur des symptômes, cette efficacité est insuffisamment ou non démontrée”(2). Les médecines alternatives sont donc des médecines peu évaluées ou qui n’ont tout simplement jamais montré une efficacité au-delà de l’effet placebo.
Mais comment les thérapies sont-elles évaluées pour démontrer leur efficacité ? 

2-Évaluation des traitements :

Pour les traitements médicamenteux, la référence reste les études randomisées en double aveugle qui sont utilisées de façon systématique et sont obligatoires pour la mise sur le marché de ceux-ci. Ce type d’étude se base sur la création de 2 groupes de patients de manière aléatoire/randomisée. L’un va recevoir le vrai médicament alors que l’autre va recevoir le placebo. Les patients et les médecins prescrivant le médicament ignorent cela: c’est en double aveugle. Ces précautions sont prises pour permettre de distinguer la part de l’efficacité d’un médicament due à l’effet placebo de celle due à son action directe sur l’organisme, le but étant d’avoir une efficacité supérieure au placebo. Pour le patient, il est évident qu’il ne doit pas savoir s’il reçoit le vrai traitement ou le placebo pour éviter tout biais concernant son état psychologique, mais pour le médecin cela est moins évident. Il a été montré que l’attitude d’un médecin joue aussi un rôle dans la guérison du patient, c’est aussi pour cela que le médecin n’est pas informé sur lequel il prescrit. Ce type d’étude est très coûteux, jusqu’à 200 millions d’euros pour une étude sur un médicament (3). C’est pourquoi ce type d’étude est principalement réservé à l’industrie pharmaceutique et aux médicaments. Pour d’autres pratiques comme la chirurgie ou certaines médecines alternatives, elles sont moins bien évaluées par manque de moyens financiers principalement. Dans le cas particulier des médecines alternatives qui n’utilisent pas de traitements de type médicamenteux, les études randomisées en double aveugle ne sont pas applicables dans certains cas car il est parfois compliqué de trouver un placebo correct. Pour illustrer ce problème, l’acupuncture et ses aiguilles montrent la difficulté de trouver un placebo. Le but d’un placebo est de tromper le patient suffisamment pour qu’il ne puisse distinguer le placebo du vrai traitement. Dans le cas de l’acupuncture, un bon placebo serait une aiguille qui donne l’impression de traverser la peau mais sans réellement le faire. Des aiguilles rétractables ou des perforations superficielles de la peau ont été utilisées mais ces types de placebo sont loin de faire l’unanimité. De plus, dans ces types de placebo, il est difficile de concevoir que le praticien ne soit pas au courant du type de traitement qu’il administre alors qu’on a vu plus haut que ce paramètre influence la guérison du patient de par l’effet placebo. Même constat pour l’ostéopathie qui consiste à manipuler les muscles et le squelette : comment faire croire au patient que l’on fait de l’ostéopathie sans manipuler réellement ses muscles et ses articulations ? 

Contexte en France :

En France, les médecines alternatives bénéficient d’une grande popularité. En 2015, l’Ordre des médecins estime qu’environ 40% des français les utilisent (3). D’ailleurs, la France a un rapport particulier avec l’une de ces médecines: l’homéopathie. Fort de son succès, près de la moitié des français utilisent l’homéopathie, selon un sondage réalisé en 2012 par l’Ipsos, entreprise de sondage français, pour Boiron (4). Ils sont même remboursés en partie par la Sécurité Sociale, à hauteur de 30% (5). Le coût du remboursement de ces médicaments s’élève à 55,8 millions d’euros (6). Cela peut paraître dérisoire face aux 18 milliards pour le remboursement de tous les médicaments, mais est-ce négligeable dans un contexte médical où faire des économies est devenu une priorité ? Enfin, la popularité de l’homéopathie est aussi due à la présence de Boiron, entreprise française spécialisée dans la production de “médicaments” homéopathiques et leader mondial du secteur (5). Nous pouvons mettre cela en contraste avec le reste du monde où l’homéopathie est en perte de vitesse: La chute en Angleterre (7) par exemple.

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source: https://twitter.com/NightingaleC/status/979491532679122945

Dans la loi française, l’homéopathie est reconnue comme médicament et bénéficie d’un statut spécial, car celle-ci dispense ces médicaments de fournir des résultats des essais pharmacologiques, cliniques et toxicologique, qui sont obligatoires pour tous les autres médicaments.
Pour revenir aux MAC en général, 4 médecines complémentaires sont reconnues par l’Ordre des médecins actuellement : l’homéopathie, l’acupuncture, la mésothérapie et l’ostéopathie. L’Ordre des Médecin est tenu d’établir : “le Tableau des médecins qui remplissent les conditions légales requises pour exercer en France (niveau de formation, conditions de moralité, etc.)” (8). Il rassemble et fédère tous les médecins pratiquant en France. Cela implique qu’un médecin, reconnu par l’Etat, peut pratiquer ces médecines durant des consultations officielles, par contre cela ne l’empêche pas d’être poursuivi s’il ne prescrit pas le traitement le plus adapté dans le cas de pathologies sérieuses.

Chronologie de la controverse :

-Le 18 mars 2018, 124 médecins français aux divers spécialisations et modes d’exercices publient une tribune contre les médecines alternatives (9), demandant à l’Ordre des médecins, fédération des médecins français, de ne plus reconnaître ces pratiques. L’information est relayée massivement dans les médias.

-Le 19 mars, le Syndicat national des Médecins homéopathes français s’oppose à cette tribune (10).

-Le 22 mars, c’est l’Ordre des médecins qui répond à la tribune, ne se prononçant pas sur l’aspect scientifique et déclare qu’ils demanderont l’avis d’institutions avec des compétences scientifiques comme l’Académie nationale de médecine, la Haute autorité de santé et l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (11).

-Le 10 avril, des médecins signataires de la tribune se font traîner en justice par l’Union Collégiale, regroupant divers syndicats soutenant l’homéopathie dont le Syndicat national des Médecins homéopathes français(12).

-Le 11 avril, la Ministre de la santé prend position en faveurs des médecines alternatives, affirmant que l’homéopathie continuera à être remboursées, car cette pratique est non nocive et bénéfique (13).

Présentation des acteurs et analyse de leurs positions :

1-Tribune des médecins contre les médecines alternatives :

124 médecins avec des spécialités et des modes d’exercices très divers ont rédigé une tribune contre les médecines alternatives, plus précisément celles qui sont tolérées par les institutions françaises comme l’Ordre des Médecins, mentionné plus haut, mais aussi par les hôpitaux et le pouvoir législatif. L’élément central de leur tribune est la volonté d’une médecine basée sur les connaissances scientifiques et fournissant des soins avec le meilleur niveau de preuves. Ils sont contre la présence dans le milieu médical professionnel des médecines alternatives. Il est important de comprendre qu’ils ne sont pas contre les médecines alternatives en général, du moins celles qui n’ont pas d’effets négatifs, mais contre leur présence au sein du milieu médical.

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Source : http://www.fakemedecine.org

La tribune a été publiée dans le Figaro et sur internet le 18 mars 2018. Ils ont récolté 2397 signatures (9) le 2 mai 2018. Les signataires sont majoritairement des personnes appartenant au corps médical: “ dont 872 en médecine, 131 en soins, 104 en pharmacie, 100 en kinésithérapie, 355 dans l’enseignement l’éducation ou la recherche, 387 dans l’ingénierie ou l’informatique, 8 en dentaire, 8 en sage-femmes et 428 dans plein d’autres activités et qui se sentent concernés” (9).
Voici leurs principales demandes adressées à l’Ordre des Médecins et aux pouvoirs publics : “Ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à les promouvoir. Ne plus reconnaître d’une quelconque manière les diplômes d’homéopathie, de mésothérapie ou d’acupuncture comme des diplômes ou qualifications médicales. […] Ne plus rembourser par les cotisations sociales les soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse” (9).
La plus importante est que l’Ordre des Médecins ne reconnaisse plus les médecines alternatives qu’il tolère jusqu’ici.
Pour justifier leurs demandes, ils s’appuient sur plusieurs arguments. Le premier se base sur le Code de déontologie des professions médicales et le Code de la Santé Publique. L’Ordre national des Médecins est chargé d’élaborer le Code de déontologie et de le respecter. Pourtant selon cette tribune, l’Ordre des médecins ne respecte pas son propre code de déontologie car il reconnait des médecines alternatives: “ Pourtant en 2018, l’Ordre des Médecins tolère des pratiques en désaccord avec son propre code de déontologie […]” (9). Ils font référence à l’article 39 du Code de déontologie : “Les médecins ne peuvent proposer aux malades ou à leur entourage comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé. Toute pratique de charlatanisme est interdite” (14). Comme vu plus haut, les médecines alternatives sont définies par un manque de preuves suffisantes concernant leur efficacité donc cela revient à dire qu’elles sont insuffisamment éprouvés.
Leur second argument est que ces : “thérapies dites « alternatives » sont inefficaces au-delà de l’effet placebo, et n’en sont pas moins dangereuses” (9). Pour eux, elles sont préjudiciables car elles donnent l’illusion au patient qu’il existe un traitement pour chaque pathologie en traitant des maladies qui ne le nécessitent pas, parce que leur usage peut retarder le diagnostic et la prise des traitements adéquats ce qui représente un risque pour la santé du patient et finalement, parce qu’elles utilisent et alimentent la méfiance vis à vis de la médecine conventionnelle.
Le dernier argument que nous traiterons est celui du coût financier de ces pratiques : “Ces pratiques sont également coûteuses pour les finances publiques” (9). L’exemple donné le plus marquant est le remboursement de l’homéopathie qui coûte plus de 55,8 millions d’euros à la Sécurité Sociale en 2017 (6). Cela peut paraître maigre face aux dépenses totales de la Sécurité Sociale pour le remboursement des médicaments qui s’élève à près de 18 milliards d’euros mais ils avancent que dans une environnement médical où les fonds manquent, rediriger ces 55,8 millions vers le remboursement d’autres traitements dont l’efficacité a été prouvée serait plus judicieux: “Nous proposons donc de transférer l’enveloppe allouée actuellement au remboursement de pratiques non validées scientifiquement, dont les 56 millions d’euros d’homéopathie, vers des soins à l’efficacité connue et des mesures d’éducation sanitaire, de prévention, et valorisant le temps soignant” (15).

En résumé, cette tribune réclame que les médecines alternatives soient écartées du milieu médical de par l’absence de preuves concernant leur efficacité, de leur dangerosité due à la confusion qu’elle entraîne chez le patient et enfin par les dépenses qu’elles occasionnent.

2-Syndicat National des Médecins Homéopathes Français :

Le syndicat national de médecins homéopathes Français regroupe des médecins ayant un diplôme en médecine délivré en France ou dans un pays de l’Union européenne. Ces médecins ont choisi de faire un cursus supplémentaire : l’homéopathie (37).
Il faut faire la distinction entre un médecin homéopathe et un homéopathe. Le premier est un médecin généraliste ayant acquis des techniques dans l’homéopathie et reconnu par le SNMHF et l’ordre des médecins. Un homéopathe n’est pas forcément un médecin et peut pratiquer l’homéopathie sans avoir un diplôme lié à cette pratique. Il est important de préciser aussi qu’un médecin lui aussi n’a pas besoin d’obtenir un diplome universitaire d’homéopathie pour la pratiquer, il ne pourra juste pas adhérer au SNMHF. Cela explique pourquoi il y a deux catégories d’homéopathes : le médecin homéopathe et l’homéopathe. Nous voyons bien qu’aux yeux d’un patient qui s’oriente vers l’homéopathie, c’est à lui et à lui seul qu’incombe la responsabilité de s’informer chez qui, dans quel cabinet il s’oriente pour ses soins. Ainsi, une ambiguïté sur le titre d’homéopathe s’est installée.
Qu’il s’agisse d’un homéopathe ou d’un médecin généraliste, nous parlerons bien de techniques pratiquées par l’un ou l’autre. Cependant, il y a bien une distinction entre un médecin et un homéopathe mais aussi une distinction entre un médecin homéopathe avec un diplôme universitaire sur l’homéopathie ou sans. Dans le premier cas, le médecin à l’avantage de pouvoir reconnaître des pathologies sérieuses nécessitant un autre traitement. Dans le deuxième cas, le diplôme apporte de la légitimité à la pratique de l’homéopathie. C’est une des raisons pour laquelle le SNMHF n’accepte que des médecins avec un diplôme universitaire en homéopathie.
Chaque médecin peut alors exercer la médecine sous le serment d’Hippocrate, tous sans exception. L’objectif premier d’un médecin c’est la guérison, le bien-être du patient et dans certains cas, d’administrer des soins palliatifs pour certaines maladies incurables.
Chaque médecin généraliste, c’est-à-dire ceux qui précèdent, peuvent s’ils le désirent compléter leur services aux patients en pratiquant l’homéopathie, dans le cas de pathologies bénignes.
Ainsi dit, un médecin homéopathe est tout d’abord un médecin généraliste avant d’être homéopathe. Face à la tribune lancée par les 124 médecins et suivie par 2006 signataire au 18 mars 2018, Le président de la SNMHF, Charles Bentz, réagit le lendemain par un communiqué de presse dans le figaro, intitulé :

« la médecine a besoin de tous les médecins » (10)

Plusieurs arguments pour la défense contre l’attaque de la tribune ont été donnés par le porte-parole de cette organisation. Il relève l’aspect diffamatoire et le mépris de ses confrères signataires vis-à-vis de la pratique de l’homéopathie.
Effectivement, le président de la SNMHF souligne: “Nous sommes avant tout des médecins. Nous ne trompons pas les patients!”
« Pourquoi la pratique dérange-t-elle aussi fortement ceux qui veulent lui dénier toute valeur, voire dénoncer sa ‘’dangerosité‘’, jusqu’à exiger que les médecins et professionnels de la santé qui l’utilisent ne puissent plus faire état de leur titre professionnel» (16).
Cette défense s’appuie sur l’efficacité de l’homéopathie sur le patient, en tant que source de bien-être, des économies des coûts acquis par les soins et l’absence de risque par la prise des substances prescrites. 
L’appui de cette argumentation pour la défense des praticiens homéopathes repose sur les résultats confirmés par les prescripteurs témoins ainsi que de l’utilité de cette pratique dans un but préventif des maladies chroniques (17). 
La secrétaire générale du SNMHF, Florence Paturel, médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur qui a exercé pendant douze ans en oncologie à l’hôpital de Vannes, argumente sur l’efficacité de l’élaboration du traitement individualisé, des effets secondaires atténués et du faible pourcentage des remboursements à la Sécurité sociale des médicaments non allopathiques (18) .

Le SNMHF regroupe en son sein des praticiens qui propose des alternatives pour éviter la surconsommation des médicaments génériques pouvant être nocifs pour la santé du patient. De plus, ils font remarquer une économie pour l’assurance maladie de l’ordre de 0.4% (19)  des dépense des médicaments homéopathiques .
Enfin, ce syndicat insiste sur le fait d’avoir reçu une formation complémentaire attestée par l’ordre des médecins pour cette pratique (20). Nous pouvons conclure qu’il s’agit d’un combat basé sur des pratiques de médecins et non de « charlatans » (19) réfutées par des confrères eux-mêmes médecins.
Ce débat est d’autant plus important parce qu’il s’agit de la santé de la population française et il serait nécessaire que la qualité de spécialiste soit reconnu ou non par ceux qui ne pratiquent pas à l’échelle nationale. 

 

3-France Inter :

La grande majorité des médias qui se sont positionnés sur cette controverse sont neutres vis-à-vis des médecines non-conventionnelles. Toutefois, on trouve des médias penchant vers le contre et d’autres comme France Inter ou Europe 1 qui s’orientent plutôt pour, même s’il est vrai que leur position est plus nuancée. On peut prendre en compte leur audience qui s’étend sur toute la France et qui touche toutes les couches sociales. Il est donc primordial pour les médias d’être le plus objectif et impartial possible, compte tenu de leur « pouvoir ».

France Inter est une station de radio française, « sa rédaction compte une centaine de journalistes et produit des flashs et journaux d’informations toutes les heures, ainsi que des émissions d’actualités aux grands carrefours d’audience » (21). Un journaliste/chroniqueur (de son nom : Mathieu Vidard, parle essentiellement de sujets scientifiques présentés sous forme de rubriques) a émis une chronique très virulente le 20 mars 2018 contre la tribune des 124 médecins et

«[…]se demande bien quel est l’intérêt d’une tribune aussi péremptoire à l’heure où la médecine allopathique pourrait largement balayer devant sa porte plutôt que d’avoir le mauvais goût de dénigrer le travail de ses confrères.»(22).

Suite à ça, les affirmations s’enchaînent et le journaliste en vient à dire que « si cette tribune n’était pas franchement insultante pour les praticiens comme pour les 40% de Français qui ont recours aux médecines alternatives, on s’amuserait des arguments de ces pères la morale » (22). Ici, on peut noter que le chroniqueur ne prend pas réellement au sérieux la tribune puisqu’elle serait, selon lui, trop moralisatrice. Par surcroît, la tribune ne serait pas assez objective, trop fermée à la discussion, trop catégorique. En d’autres termes, il met en exergue le fait que des personnes puissent être gravement malades ou décédées à cause des effets secondaires des médicaments allopathiques et que la grande majorité des antidépresseurs et somnifères sont prescrits de manière excessive et qu’ils font la fortune de laboratoires pharmaceutiques (22). Selon lui, “la tribune se trompe de cible en accusant les médecins homéopathes de charlatanisme et en dénigrant la fonction humaniste des médecines alternatives” (22).

Ainsi, ce qui est surtout essentiel de relever pour cette partie concernant un média est la désinformation : un média est censé informer de la manière la plus « juste » la population sur l’actualité et c’est tout le contraire que fait France Inter en incendiant la tribune comme le chroniqueur l’a fait et en manquant de rigueur scientifique, « alors n’est-il pas possible d’admettre qu’il existe parfois une part de magie permettant de soigner ? » (22). Le constat est le même chez Europe 1 à la différence qu’Europe 1 se décrit comme un média « scientifique » qui dénonce les « fake news » et les fumisteries. Dans tous les cas, leurs interventions sont importantes pour notre controverse puisque comme mentionné au début, leur influence s’étend sur la France entière et même au-delà des frontières et ne peut donc pas être écartée.

4-Ordre des Médecins:

Le Conseil National de l’Ordre des médecins est un organisme privé qui représente et défend la profession médicale en France. Il est l’intermédiaire auprès de la société. Leur engagement est : « Être au service des médecins dans l’intérêt des patients » (8). Cet organisme est l’unique institution capable de représenter la totalité des médecins français. De plus, la loi lui impose de faire respecter la déontologie qui est rédigée par ce conseil et qui figure dans le “code de la santé publique” (8) médicale auprès de tous les médecins et le « Conseil National de l’Ordre des médecins » se porte garant de la qualité des soins apportés par les médecins. De ce fait, il élabore et maintient à jour le Tableau des médecins. Ce dernier regroupe tous les médecins qui ont le droit d’exercer en France.
En ce qui concerne le débat autour des « Fake med », il met à jour son site le 22/03/2018 en publiant un article donnant clairement sa position officielle vis-à-vis de la polémique face aux soins homéopathiques en listant trois points qui répondent aux accusations de la tribune des médecins qui étaient parus auparavant. Tout d’abord, il ne prend pas de position face aux aspects scientifiques concernant la question. En effet, « l’Ordre » ne possède pas les compétences en la matière et demande donc à l’Académie nationale de médecine et au Ministère de la Santé de « bien vouloir se saisir de nouveau ». Puis d’un point de vue de l’information des risques possibles, il relate que l’homéopathie est une médecine alternative et complémentaire en Europe et il invite la population à se référer à leur « Webzine didactique » afin de forger sa propre opinion sur les risques et les conséquences que peuvent avoir ce genre de traitements. Enfin, il rappelle que d’un point de vue déontologique, tout médecin qui ne traite pas son patient avec des pratiques adéquates, peut être appelé devant les chambres disciplinaires pour répondre de ses actes.
On remarque que la position de l’Ordre est très neutre vis-à-vis du débat. En effet, il regroupe tous les médecins français toutes spécialisations confondues et il ne peut donc pas prendre parti pour l’un des deux camps, car ce sont toutes des spécialisations reconnues est certifiées par « l’Ordre » lui-même. Tout de même, il tient de rappeler à tous les médecins que leurs publications sur l’espace publique peuvent avoir un grand impact sur la population et créer la désorientation chez les patients.

5-Académie nationale de Médecine

L’académie nationale de médecine est une institution qui réunit des professionnels de la santé et des scientifiques qui ont tous une certaine renommée dans le domaine médical. Le but de l’institution est de répondre au gouvernement sur les questions de santé publique (23). Elle a donc une place importante dans le panorama médical français : “Son indépendance et la pertinence de ses rapports et communications lui confèrent une place originale et un rôle important dans le domaine de la santé” (8).

Nous faisons intervenir cet acteur dans la controverse, car il avait été saisi par l’Ordre des Médecins pour répondre scientifiquement aux demandes de la Tribune. Malheureusement, nous n’avons actuellement toujours pas eu de réponse de la part de l’Académie. Cependant, un communiqué de 2004 concernant le remboursement de l’homéopathie écrit par Maurice Guéniot (membre de l’Académie) nous livre leur point de vue.
En 2004, la question sur le remboursement des « médicaments » homéopathiques leur avait été posée. Ils répondent en avançant plusieurs arguments contre le remboursement. Pour eux, l’homéopathie est une pratique dépassée, non scientifique, sans preuves de réelle utilité et qui va à l’encontre des progrès réalisés en médecine. Ils ne trouvent pas normal que ces produits homéopathiques soient présentés comme des médicaments alors qu’ils n’ont aucun effet prouvé à part un effet placebo. Ils démontrent même que ces produits sont illégaux selon le Code de la santé, car ils n’ont pas suivi les tests nécessaires pour être des médicaments. Ils trouvent inadmissible que ces produits dérogent à la règle et cela déjà en 1987.  Le dernier argument qu’ils donnent est qu’ils trouvent stupide de rembourser des produits qui n’ont en principe aucun effet et d’avoir d’autres médicaments importants et utiles qui ne sont pas remboursés. De plus, dans beaucoup d’autres pays, les traitements homéopathiques ne sont aussi pas remboursés (24).
Bien que le communiqué date de 2004, l’Académie de médecine a confirmé cette position au journal Le Monde le vendredi 18 mai 2018 (25).

6-L’Union Collegiale :

L’union collégiale regroupe en son sein des syndicats comme le SNMHF, SMILE (Syndicat des Médecins Indépendants Libéraux Européens), syndicats des mésothérapeutes, etc… Cette organisation dans sa majorité constituée de groupes de médecins libéraux a pour objectif de défendre les intérêts de ses membres et de les soutenir dans leurs pratiques.

La réaction de cette dernière par son président Dr Meyer Sabbah, généraliste pratiquant la mésothérapie, l’homéopathie et la phytothérapie (26) a été immédiate. En effet, Le 27 mars 2018, il a déposé une plainte contre la Tribune auprès du Conseil National de l’Ordre des médecins au nom de L’Union Collégiale. Les arguments avancés pour cette plainte reposent sur plusieurs points, mais l’aspect insultant et anti-confraternel (27) selon eux ont été relevés. En outre, ces derniers n’ont pas hésité à utiliser les réseaux sociaux tout comme ils l’avaient fait une semaine avant la Tribune.

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« Tous ceux qui considèrent cette inadmissible agression idéologique comme incitation à l’intolérance à se joindre à ces plaintes » (28). Il est à relever que la défense des avocats du plaignant a été virulente contre certains membres bien ciblés de la Tribune. On va jusqu’à demander des formulations de pardons en public (29).
Comme on peut le constater, on est bien dans l’esprit de la déclaration d’une guerre entre médecins. On remarque certaines dénominations comme : « fakemed », « anti-confraternel », « des fantaisistes ».
Le représentant de l’Union Collégiale va même suggérer que l’attaque de la Tribune ne s’adresse pas aux praticiens réfutés et qu’elle met en doute une sorte de partialité du Conseil de l’Ordre des médecins en faveur de la médecine alternative (29). 
Malgré ce climat tendu entre médecins praticiens, bien qu’il soit cité par les deux parties en conflit, le Conseil de l’Ordre des médecins par sagesse joue la carte de l’apaisement.

6-La Ministre de la Santé, Agnes Buzyn :

Parmi les nombreux acteurs qui se sont positionnés sur cette controverse, le Ministère de la santé (ici, en l’occurrence nous nous focaliserons sur la ministre de la santé) est de loin un des plus importants, c’est « l’administration française chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines […] de la santé publique et de la protection sociale » (30). Actuellement, la ministre de la santé est Agnès Buzyn. Elle « est […] hématologue, professeure des universités, praticienne hospitalière et femme politique française » (31). Au vu de son cursus universitaire et professionnel, Agnès Buzyn fait partie du « monde » de la médecine conventionnelle, dite « allopathique ».
Le 12 avril 2018, elle a participé à une interview sur RMC et BFM-TV sur les médecines « alternatives » et leur remboursement par la sécurité sociale. Ce qui a été retenu de cette interview est le soutien qu’elle apporte aux médecines parallèles et plus particulièrement à l’homéopathie (32), qui rappelons le, bénéficie d’un remboursement en partie à hauteur de 30% (le remboursement de l’homéopathie représente 55 millions d’euros sur 18 milliards pour l’ensemble des médicaments « allopathiques »)

“Si cela continue d’être bénéfique sans être nocif, cela continuera d’être remboursé.”(32)

En plus de souligner les bienfaits de l’homéopathie, la ministre reconnaît sa non-nocivité : « l’homéopathie ne fait pas de mal », même si elle affirme que « c’est sûrement un effet placebo » (32). Toutefois, il est important de noter que, selon elle, c’est bien l’effet placebo qui représente un bénéfice existant et prouvé. De ce fait, même si Agnès Buzyn considère que l’homéopathie n’est pas très efficace, elle prend la décision de ne pas l’exclure du remboursement des médicaments (33).
Finalement, en plus d’être un acteur important dans cette controverse, elle illustre deux camps qui ne sont pas forcément imperméables l’un à l’autre, d’un côté les médecins « allopathes » et de l’autre les médecins « non-traditionnels » : issue de la médecine « classique » elle ne s’oppose pas à l’homéopathie et souhaite même le maintien de son remboursement. Peut-être souhaite-elle ne pas se heurter à la population française qui a majoritairement une bonne image de l’homéopathie ou bien même désire-elle soutenir les entreprises françaises? 

 

Conclusion :

Cette controverse, 3 mois après la publication de la tribune n’est toujours pas finie. Cette tribune contre les Fakemed n’a pas réussi à atteindre les objectifs voulus par ces auteurs. L’Ordre national des médecins n’a pas changé de position. Malgré cela, la tribune a permis de relancer la controverse et a entraîné de nombreuses réactions. Aux plaintes déposées par l’Union Collégiale s’ajoute une nouvelle menace pour les médecins auteurs de la tribune. Cette fois-ci c’est le SNMHF qui affirme: “ vouloir déposer une plainte ordinale contre chacun des 124 premiers signataires de la tribune controversée qui s’opposent aux médecines dites alternatives ” (34). Un des médecins visés par la plainte de l’Union Collégiale déplore d’être attaqué sur la forme et non le fond de la tribune. Pour autant, malgré les menaces de sanction, les médecins auteurs de la tribune gardent leur position. Une des raisons est qu’en dehors de la France, le contexte joue en leur faveur. L’équivalent du conseil de l’Ordre des médecins italien a pris position en mai contre l’homéopathie où ils affirment qu’elle ne repose sur aucune base scientifique (35). Et ce n’est pas un cas isolé, des équivalents dans d’autres pays l’ont déjà fait comme le Canada, le Royaume-Uni ou l’Espagne. En France, néanmoins, la présence de Boiron et de son influence dans la sphère médicale va très probablement freiner voire arrêter le changement que souhaitent les médecins de cette tribune.

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source: https://twitter.com/Formindep/status/819100068548673536

Le 23 mai 2018, une étape décisive a été franchie dans la controverse. Cela concerne le remboursement des médicaments jugés peu efficaces. Le débat sera à nouveau ouvert cet été pour ces médicaments et décider de la prolongation ou non de leur remboursement. L’homéopathie aussi en fait partie est sera évaluée. C’est l’annonce faite par la Ministre de la Santé, Agnes Buzyn, sur la radio France Inter (36). Si l’homéopathie perd en influence et se voit déremboursée, il est très probable que le débat sur les autres médecines alternatives présentes au sein du milieu médical sera relancé, ouvrant la possibilité d’évaluer leur efficacité.

Cette controverse est donc très récente et loin d’être fermée. Le changement de position sur certains points effectué par des acteurs dont récemment, la Ministre de la Santé, montre que le débat est vif et d’une grande importance pour un milieu médical qui doit faire des économies… en soignant toujours plus avec moins.

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Image satirique créée par l’un des signataires

source : https://twitter.com/CitronAlcalin/status/993851914730262528

 

Références :

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  2. Quelles différences entre la médecine conventionnelle et les pratiques de soins non conventionnelles ? [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A12483
  3. Du grain à moudre : «  Les medecines alternatives font-elles plus de mal que de bien ? » – Vidéo dailymotion [Internet]. Dailymotion. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.dailymotion.com/video/x6gxvbj
  4. L’homéopathie fait de plus en plus d’adeptes [Internet]. Ipsos. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.ipsos.com/fr-fr/lhomeopathie-fait-de-plus-en-plus-dadeptes
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  6. Homéopathie : retour sur la polémique lancée par 124 médecins dans Le Figaro [Internet]. Figaro Live. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://video.lefigaro.fr/figaro/video/homeopathie-retour-sur-la-polemique-lancee-par-124-medecins-dans-le-figaro/5775647014001/
  7. Collab N. Homeopathy prescriptions on the NHS in England fell by another 25% in 2017 and is down 91% in the UK since 2000. Yet another bad year for homeopathy – Nightingale Collaborationhttp://www.nightingale-collaboration.org/news/195-yet-another-bad-year-for-homeopathy.html …pic.twitter.com/wF0TJVVjSV [Internet]. @NightingaleC. 2018 [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://twitter.com/NightingaleC/status/979491532679122945
  8. Les missions | Conseil National de l’Ordre des Médecins [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.conseil-national.medecin.fr/les-missions-1207
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  14. Article 39 – Charlatanisme | Conseil National de l’Ordre des Médecins [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.conseil-national.medecin.fr/article/article-39-charlatanisme-263
  15. Communiqué de presse du 28 mars 2018 : propostions [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://fakemedecine.blogspot.com/2018/03/communique-de-presse-du-28-mars-2018.html
  16. social I santé sécu. Le Quotidien du médecin – Inefficaces, dangereuses, pas éthiques : des praticiens s’attaquent aux « fake médecines », réplique immédiate des homéopathes [Internet]. Santé sécu social. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://sante-secu-social.npa2009.org/Le-Quotidien-du-medecin-Inefficaces-dangereuses-pas-ethiques-des-praticiens-s
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  26. Sanctionné pour dépassements d’honoraires, le Dr Sabbah, leader syndical, contre-attaque [Internet]. Le Quotidien du Médecin. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2014/09/04/sanctionne-pour-depassements-dhonoraires-le-dr-sabbah-leader-syndical-contre-attaque_706156
  27. Appel des 124 contre les «médecines alternatives» : premières plaintes contre les signataires [Internet]. RESEAU ACTU. 2018 [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://eldorhaan.wordpress.com/2018/04/11/appel-des-124-contre-les-medecines-alternatives-premieres-plaintes-contre-les-signataires-2/
  28. Après la tribune anti-médecine alternative, des médecins ont déposé des plaintes auprès de l’Ordre [Internet]. Décider et Entreprendre. 2018 [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://www.entreprise.news/apres-la-tribune-anti-medecine-alternative-des-medecins-ont-depose-des-plaintes-aupres-de-lordre/
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  30. Ministère des Solidarités et de la Santé. In: Wikipédia [Internet]. 2018 [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Minist%C3%A8re_des_Solidarit%C3%A9s_et_de_la_Sant%C3%A9&oldid=146920577
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  33. Comme le dit Agnès Buzyn, l’homéopathie est-elle vraiment sans danger? [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://sante.lefigaro.fr/article/comme-le-dit-agnes-buzyn-l-homeopathie-est-elle-vraiment-sans-danger-/
  34. « Fake médecines » : le syndicat des homéopathes veut porter plainte contre chacun des 124 auteurs de la tribune [Internet]. Le Quotidien du Médecin. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/05/09/fake-medecines-le-syndicat-des-homeopathes-veut-porter-plainte-contre-chacun-des-124-auteurs-de-la-tribune_857783
  35. Ordini medici: omeopatia non ha basi scientifiche, è un placebo – Repubblica.it [Internet]. [cité 25 mai 2018]. Disponible sur: http://www.repubblica.it/salute/medicina-e-ricerca/2018/05/07/news/gli_ordini_dei_medici_l_omeopatia_non_funziona_-195767026/?refresh_ce
  36. Inter F. .@agnesbuzyn : « L’homéopathie n’a jamais été évaluée médicalement »pic.twitter.com/U98pi9qIAn [Internet]. @franceinter. 2018T23:56 [cité 29 mai 2018]. Disponible sur: https://twitter.com/franceinter/status/999544628625002496
  37. STATUTS [Internet]. [cité 29 mai 2018]. Disponible sur: http://www.snmhf.net/le-snmhf/statuts

 

 

2 thoughts on “FAKEMED : LEUR PLACE AU SEIN DU CORPS MÉDICAL”

  1. C’est un sujet très intéressant et surtout d’actualité. Tout est bien expliqué, la position de chaque acteur est claire, les arguments sont bien exposés. Vous faites très bien le tour du sujet.
    Cependant, il aurait peut-être été intéressant de faire un point de comparaison avec un/des autres pays. En effet vous parlez vaguement de la chute en Angleterre et de perte de vitesse de l’homéopathie, mais qu’est ce que cela signifie? Pourquoi n’observons-nous pas ce déclin en France ?

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